Le papier de soie,  l’encre avec laquelle j' ai appris à écrire pour les matériaux, porte-plume et pinceaux comme outils, geste obsessionnel sur les plis du papier collé constituent les bases de mon travail. 

Le papier de soie est d’abord coloré d’encre, séché au soleil, froissé, collé, lissé, caressé, retravaillé dans les creux et les reliefs avant qu'il ne sèche. Commence ensuite les parcours de la plume sur les arêtes et les crêtes des plis, dans un geste qui semble ne pas pouvoir s’arrêter, et  pourrait devenir mortifère si les lignes produites ne s’échappaient sans cesse pour se régénérer dans le même mouvement, si des figures ne s'y invitaient pas, si des histoires ne surgissaient pas. Puis arrive la couleur qui investit des niches, borde, souligne des traits, transgresse des contours. La représentation prévue est entraînée ailleurs, l'ailleurs redessine le projet, fait surgir des structures et des espaces nouveaux aux frontières de l'écrit.